On dirait qu'on serait des ours
On dirait qu'on serait des ours. Des ours bruns bruns même. Et on dirait que la chambre de papa maman ça serait la forêt, et on pourrait aussi dire que le lit, et la couette ça serait la tanière.
Oh oui parce qu'il y fait chaud... et doux. Tellement chaud et doux, qu'on aurait pas besoin de vetement, avec juste nos poils d'ours. Ta peau toute chaude contre mon ventre. Ta première maison.
Et puis en plus, y a pas de bruit. Juste ton petit souffle de bébé ours. Et parfois le matin la respiration de papa ours.
On somnole, on rêve, et toi tu tètes, quand tu veux. Tu enfouis ton petit museau d'oursonne dans mon sein, tu appuies dessus avec tes petites pattes en grognant d'aise.
Moi je te renifle. L'odeur de ta peau, de ton petit cou, de tes mains potelées et puis aussi celle de mon lait, une odeur sucrée. Je me shoote à ton odeur de bébé et je me dis qu'il y a pas de doute, tu es mon bébé, ma fille. Que je t'aime par tous les pores de ma peau et de la tienne.
C'est dans cette tanière que tu as été conçue, que tu as été attendue, caressée dans mon ventre. c'est aussi ici que j'ai senti les prémices de ta naissance.
Cette tanière, elle a notre odeur à tous les trois. L'odeur de nos amour, de notre histoire et de notre vie qui se contruit.
Et puis je me dis que j'aimerais bien être un ours, parce que les ours, ça travaille pas... et puis ça met pas ses bébés à la crèche.
Alors je me laisse rêver qu'on serait des ours... Ou bien des Koalas